Ce n’est pas la première fois que le fameux « Software is eating the world » de Marc Andreessen est paraphrasé, mais nous pourrions être à l’aube d’une transformation économique et sociale profonde.

Comment décrire la Blockchain, un buzz word ? … un nouvel accélérateur dans la transformation digitale ? … une révolution ?

Cette innovation repose sur le principe de distribution numérique permettant de s’affranchir de toute concentration.

Décrite par le mathématicien Jean-Paul Delahaye comme  « un très grand cahier, que tout le monde peut lire librement et gratuitement, sur lequel tout le monde peut écrire, mais qui est impossible à effacer et indestructible. ».

L’innovation technologique offre peu à peu l’opportunité de mettre en oeuvre de nouvelles organisations et de nouveaux modèles économiques.

Une évolution technologique

La première Blockchain est lancée en 2008, développée par un inconnu (vraisemblablement un groupement à l’origine de la Fondation Bitcoin) Satoshi Nakamoto. Elle structure l’architecture sous-jacente de la monnaie cryptographique, Bitcoin. D’autres initiatives ont peu à peu emboîté le pas dans les années suivantes avec une nette accélération ces derniers mois (Ethereum…).

Dans les grandes lignes, la Blockchain offre une approche décentralisée du stockage de données produites par des personnes physiques ou des objets. Cette base de données est distribuée et sécurisée. Chacun des utilisateurs peut contrôler la validité de cette chaîne sans aucun intermédiaire. En revanche personne ne peut effacer ou falsifier des informations.

Cette approche repose sur un réseau de « mineurs » capables de décrypter chacun des blocs grâce à la puissance de calcul qu’ils fournissent au réseau. Celle-ci s’accroit avec leur mise en concurrence. Le nombre de mineurs, constituant chacun des noeuds, assure la fiabilité de la validation des blocs.

Une accélération dans la transformation des modèles

La transformation digitale incluant l’IoT, le Big Data, l’intelligence artificielle, transforme en profondeur les modèles économiques mais également certains processus opérationnels. Ces derniers peuvent ainsi devenir des « smart » process.

Ils sont caractérisés par 3 composantes majeures :

  • Data providers (capteurs)
  • Ecosystèmes (interconnexion des différents acteurs)
  • Intelligence

Cette caractérisation pourrait évoluer avec l’intégration de la blockchain dans un processus de validation ou contractualisation.

Donc ces smart process (Smart Cities, Smart Manufacturing, Smart Supply Chain, Smart RH…) pourraient être définis comme un assemblage de :

  • Données produites par des capteurs physiques ou virtuels
  • Un écosystème de produits (IoT), d’entités ou de personnes physiques
  • Agents intelligents (modèles prescriptifs, prédictifs …)
  • Architecture de validation/Contractualisation basée sur le principe de Blockchain
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De la remise en cause du tiers de confiance à une nouvelle forme d’organisation

Le champ d’application d’une blockchain est très large : banque, finance, assurance, droits d’auteur mais aussi transports, internet des objets. Elle permet une redéfinition du modèle de transaction, base d’un échange entre un producteur et un consommateur.

Aujourd’hui qu’il s’agisse d’un échange financier, de données, de biens, de savoirs ou de services, un tiers de confiance organise et certifie le respect des engagements caractérisant cette relation (banques, assurances, écoles/universités, pouvoirs publics, distributeurs…). L’économie de plateforme (AirBnB, Uber …) est une rationalisation de ce principe par réduction du nombre d’intermédiaires, mais ces nouveaux acteurs agissent comme de nouveaux tiers de confiance.

Avec la blockchain, ce tiers n’est plus indispensable étant remplacé par le réseau de mineurs. Ces derniers assurant, grâce à leur puissance de calcul, le décryptage des blocs (conteneurs de transactions) et donc leur validation par intégration à une chaine.

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Dans les prochains posts, nous parlerons des limites et contraintes liées à l’utilisation de la technologie blockchain, et nous passerons en revue des exemples de cas d’utilisation.

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Damien Pasquinelli

Directeur département IA, Hardis Group

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