Photo illustration numérique responsable

Du constructeur d’équipements jusqu’aux fournisseurs de cloud, en passant par les éditeurs logiciels, sans oublier les fournisseurs d’énergie ou les politiques énergétiques publiques, l’IT est une chaîne complète, imbriquée et interdépendante. Pour gagner en sobriété, chaque acteur a son rôle à jouer, sans être pour autant responsable des actions (ou non) des autres. Ensemble, et en sollicitant le bon sens de tous, l’empreinte écologique du numérique peut être réduite considérablement.

Équipements physiques : faire durer et reconditionner

L’ensemble des études s’accordent sur le fait que la part la plus importante de l’empreinte carbone du numérique réside dans la fabrication des équipements informatiques. Dès lors, il semble logique de maximiser leur durée d’utilisation autant que possible afin de réduire leur impact environnemental. Cependant, dans les datacenters, les équipements physiques (serveurs, baies, climatiseurs, équipements réseaux…) évoluent et sont de plus en plus efficients. L’équilibre entre « remplacer le matériel » et « faire durer » est donc délicat et dépend du type de matériel.

Pour les parcs utilisateurs (PC, smartphones, écrans, tablettes, etc.), en moyenne, chaque collaborateur dispose cinq équipements, dont certains sont parfois changés au bout de quelques mois seulement en raison de la sortie d’une nouvelle version. Or, dans la majorité des cas, ce changement n’apporte rien d’autre que de disposer d’un modèle « dernier cri », sans apporter de réelle valeur ajoutée.

Pour les constructeurs, les décisions de conserver plus longtemps les matériels impactent leur business model, avec des volumes de ventes à venir sans doute moindres, mais en proposant des services de maintenance et de supports étendus. Par ailleurs, ils doivent être en mesure de fournir les données précises sur les consommations des équipements via les interfaces d’administration, afin d’aider à faire le bon choix entre prolonger la durée de vie ou changer le matériel.

Enfin, dans la mesure du possible, il est aujourd’hui incontournable de privilégier la revente pour reconditionnement des matériels et réutilisation des pièces détachées, afin de limiter les besoins de fabrication de machines neuves. Le tout, dans une filière locale.

Chez Hardis, nous envoyons tous nos matériels en reconditionnement que ce soit les équipements présents dans nos datacenters ou notre parc informatique (PC, smartphones et écrans). Et nous achetons même certains matériels reconditionnés, y compris pour les environnements de production s’ils peuvent être maintenus par le constructeur ou un prestataire tiers.

Édition et architecture logicielle : faire plus simple et moins gourmand

Au niveau des logiciels et applications sur mesure, la loi de Moore ne peut plus s’imposer. Avec l’évolution de la puissance de traitement des ordinateurs, les éditeurs ou ESN ont eu tendance à développer des outils dont le code est le plus souvent gourmand en ressources. Cependant, non seulement les applications ne sont pas forcément plus performantes pour les utilisateurs, mais les nouvelles versions logicielles imposent un changement régulier des machines, pour compenser.

Les acteurs de l’édition logicielle ont donc aussi un rôle à jouer dans la sobriété numérique en :

  • Réduisant la pression logicielle sur les couches matérielles (utilisation et renouvellement) : sobriété fonctionnelle, suppression de fonctionnalités non utilisées, etc. ;
  • Étendant les tests de compatibilité des nouvelles versions sur des équipements (serveurs, PC, tablette, smartphones….) de plus anciennes générations ou moins puissants, pour contrôler les performances et la sécurité.

Ces efforts doivent bien évidemment être complétés par les ESN et les DSI elles-mêmes, avec notamment :

  • Des architectures des systèmes d’informations et une urbanisation des applications pensées pour limiter les besoins en ressources ;
  • Une gouvernance des données renforcée, afin de limiter les duplications, archiver puis supprimer les données quand nécessaire, etc.

Chez Hardis, nous nous sommes pleinement engagés pour un numérique responsable. Nous formons massivement nos collaborateurs à l’éco-conception logicielle et créons des offres pour accompagner nos clients dans cette démarche.

Hébergement en cloud privé : des nuances subtiles

Pour les sociétés qui proposent de l’hébergement en cloud privé, l’objectif commercial est clair : ils doivent optimiser leurs infrastructures. La mutualisation et la rationalisation qui en découlent remplissent ainsi l’objectif de sobriété numérique. Même leurs changements de matériels (plus souvent que dans des salles informatiques en propre) peuvent avoir un impact positif :

  • Les serveurs les plus récents tolèrent des températures d’usage plus élevées qu’auparavant, leur permettant de limiter le besoin en refroidissement ;
  • Les équipements récents consomment moins d’énergie et prennent moins de place pour plus de puissance et de capacité de stockage, permettant de renforcer le taux d’occupation des salles ;
  • Les anciens matériels peuvent être reconditionnés, revendus pour pièces détachées, et utilisés par d’autres entreprises.

Chez Hardis, nous mettons en œuvre, depuis plusieurs années déjà, les bonnes pratiques pour réduire notre impact environnemental : regroupement, rationalisation et virtualisation des serveurs ; procédures strictes de provisionning et de déprovisionning des matériels IT ; baies organisées en allées chaudes et froides ; relèvement du seuil de température en entrée…

Cloud public : gagner en transparence

La mutualisation et la rationalisation des ressources comptent également parmi les avantages du cloud public, avec notamment :

  • Une gestion plus efficace de l’énergie en cas de pic de charge ou au contraire de baisse de la demande (mise en veille automatique des serveurs peu utilisés par exemple) ;
  • Des systèmes de refroidissement efficients, ou encore des serveurs de toute dernière génération, également plus efficients.

Mais le cloud public comporte aussi un certain nombre d’inconvénients :

  • De nombreux serveurs ne sont pas forcément occupés à pleine capacité, afin de rendre possible les variations importantes de la demande des clients en termes de puissance machine, de stockage et de mémoire.
  • Les fournisseurs de cloud public ne fournissent pas suffisamment d’informations pour calculer l’empreinte carbone de bout en bout de tel ou tel service numérique ;
  • Si l’arrêt d’une VM est économiquement efficace (elle n’est plus facturée), le serveur physique n’est pas forcément arrêté.

 Chez Hardis, nous proposons des services de FinOps afin d’optimiser le coût pour nos clients et donc de minimiser les ressources nécessaires au fonctionnement des solutions.

PUE : un indicateur imparfait qui repose sur des moyennes

Quant au choix d’un fournisseur de cloud (privé ou public) ou d’un acteur de la colocation sur des critères d’éco-responsabilité, il n’est pas toujours évident. En effet, si le PUE semble un indicateur simple de comparaison, il s’agit bien souvent d’un « PUE cible », qui :

  • Peut n’être atteint que quelques jours (voire quelques heures) par an ;
  • Dépend fortement du taux de charge du datacenter (un PUE cible de 1 à 100 % de charge peut par exemple monter à plus de 3 avec un taux de charge de 20 % seulement) ;

Chez Hardis, nous testons actuellement de nouveaux outils de mesures plus précises des consommations électriques afin de les réduire et d’optimiser les architectures et les matériels utilisés (anciennes générations, reconditionnement).

Sobriété numérique : les éléments exogènes aux acteurs de l’IT

En conclusion, il est aussi important de rappeler que l’empreinte carbone des services numériques dépend également d’éléments exogènes, sur lesquels les acteurs de la chaîne de valeur de l’IT n’ont pas de pouvoir direct :

  • Les politiques publiques doivent définir un cap énergétique clair et contraignant pour les années à venir, le mix énergétique doit être équilibré et évolutif, et tendre vers la généralisation de l’énergie propre.
  • Les fournisseurs d’énergie doivent flécher leurs investissements vers de l’énergie décarbonée, telle que le nucléaire, les éoliennes, le solaire, l’hydraulique, et s’écarter du charbon ou encore du gaz.
  • Les usagers finaux ont eux aussi un grand rôle à jouer dans la sobriété numérique, avec des usages et des achats plus responsables, notamment en faisant durer leurs matériels (smartphones, PC, objets connectés, etc.), et sans croire à des innovations qui n’en sont finalement pas vraiment.

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Stéphane Cotet

Directeur Cloud Operations – Membre du Comex

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